Sur le boulevard Saint-Euverte à Orléans, un grand platane était victime d’un champignon qui détruisait son bois. Étant situé sur un axe très passant, cet arbre aurait dû être abattu pour protéger les piétons, cyclistes, automobiliste et la ligne de chemin de fer à proximité.
Mais en inspectant l’arbre, l’équipe d’Orléans Métropole a fait une étonnante découverte. Le platane disposait d’une cavité où des chauves-souris s’étaient apprivoisé les lieux.
La ville d’Orléans a fait appel à l’association Loiret Nature Environnement (LNE) et ses spécialistes des chiroptères pour trouver une solution et protéger ainsi les chauves-souris.
La cavité du platane en question servait à la reproduction de l’animal. Il a donc été décidé de transformer l’arbre en totem à chauves-souris, pour conserver la cavité, tout en sécurisant l’arbre et en supprimant son houppier, une opération menée par nos élagueurs de Goueffon Élagage.
Cette belle opération de sauvetage s’est déroulée le 11 mars dernier, sous la houlette de Léa Boubet, responsable du patrimoine arboré de la Métropole d’Orléans.
La réalisation d’un arbre totem à chiroptères par Goueffon Élagage
La LNE a observé une vingtaine de chauves-souris nichant dans ce platane. Il s’agit de la Noctule commune, l’espèce la plus représentée dans le Loiret (parmi les 26 espèces référencées) qui est protégée – comme toutes les espèces de chauve-souris – mais aussi menacée de part son faible peuplement. Il était donc essentiel de conserver cette « nurserie à Noctules » dans cet arbre pour favoriser la reproduction de l’espèce.
Vérification de l’absence de chauves-souris avant les travaux d’élagage
La veille de l’intervention d’élagage, Orléans Métropole et la LNE sont venus sur place vérifier l’absence de chauves-souris dans. Équipé d’un endoscope, Fabien Fernandez, bénévole à la LNE et écologue spécialisé en chauves-souris, a glissé une caméra dans la cavité dont il a inspecté les tréfonds depuis son écran. Aucune chauve-souris n’était présente à l’intérieur.
Pour éviter l’entrée des animaux dans la cavité, une bâche (système anti-retour) a été installée afin de condamner la cavité en prévision de l’opération d’élagage.
Le mardi 11 mars, nos équipes d’élagueurs professionnels composées de Clément D., Romain, Clément B. et Erwan ont investi le boulevard Saint-Euverte pour l’élagage de l’arbre et sa transformation en totem à chauves-souris.
Des travaux d’élagage réalisés en toute sécurité par nos équipes
Un balisage et une signalisation ont été installés au préalable sur la route et la piste cyclable.
Hissé en haut d’une nacelle élévatrice, Clément D. s’occupait de la coupe des branches charpentières.
Pour éviter tout danger de chutes de branches, nos élagueurs ont opté par un système par rétention, en attachant les branches par un cordage afin que leur descente soit contrôlée par deux élagueurs au sol. Leur maîtrise du système de cordes et de poulie permettait donc une évacuation des branches en toute sécurité qui étaient ensuite réduites en copeaux de bois sur place.
L’arbre étêté mais préservé permettra donc aux chauves-souris de continuer à s’accoupler en automne et d’effectuer leur nidification de mai à septembre en élevant leurs petits.
L’arbre ne représente plus aucun danger pour les citoyens puisque les branches malades ont été enlevées, il reste alors encore de nombreuses belles années à cet arbre devenu un totem.

Cette opération de préservation des chauves-souris a été largement médiatisée dans la presse, découvrez les articles du Parisien, France Bleu Orléans et la Rep’ du Centre.
La préservation des chauves-souris : un animal essentiel dans nos écosystèmes
Les chiroptères sont d’excellents régulateurs de ravageurs. Étant exclusivement insectivores, ils permettent de réguler la population des insectes comme les charançons par exemple.
Il est donc très important de conserver leurs habitats naturels ou d’en reproduire d’autres comme réalisent nos paysagistes dans le cadre de mesures compensatoires.
Les chauves-souris s’abritent dans les cavités d’arbre, un trou creusé par un pic vert ou même sous des écorces comme l’est particulièrement friande la Barbastelle d’Europe. Mais c’est aussi, les combles, les greniers, les caves et sous-sols. Certaines espèces ont besoin de l’activité humaine pour subsister comme la Noctule commune, d’autres au contraire, vivent en milieux forestiers tels que les Murins.

La LNE vise donc à construire des abris, gîtes, totems et passages naturels à chauves-souris. Elle sensibilise aussi le grand public à la préservation de l’animal et dispose même d’un service « SOS chauves-souris » pour venir en aide aux personnes trouvant un animal blessé ou étant en difficulté.
Au quotidien, la Métropole d’Orléans, agit aussi pour les chauves-souris avec 66% de son parc de lampadaires éteint la nuit pour éviter les collisions des animaux ; 11 000 points lumineux passés en leds et la plantation d’arbres et de haies pour leur créer des refuges.
En savoir plus sur les actions d’Orléans Métropole en faveur de la biodiversité avec cette vidéo explicative et très dynamique façon « Bref » :
À la découverte des chiroptères : 5 infos à connaître
Chiroptère ou chauve-souris ?
Le terme chiroptère est le nom scientifique des chauves-souris originaire du grec qui signifie « mains aillées ».
Le swarming des chauves-souris : késako ?
C’est exactement la vocation de l’arbre totem réalisé par nos élagueurs. C’est un lieu de rencontre, lien social et donc d’accouplement pour les chauves-souris.
La chauve-souris, un animal « haut les cœur »
Voler demande beaucoup d’énergie. Ses ailes sont composées d’un réseau vasculaire très important. Pour pomper le sang, les battements de son cœur sont en moyenne à 700 par minute durant le vol. C’est 3 fois plus élevé qu’un sportif en plein effort.
Un animal qui mange la moitié de son poids par jour
Pour répondre à ses besoins énergétiques importants, la chauve-souris mange des rations correspondantes à la moitié de son poids. Par exemple, une Pipistrelle (que vous pourrez apercevoir dans la région Centre-Val de Loire) peut absorber jusqu’à 1000 moustiques par jour.
Les pouvoir des excréments des chauves-souris
Selon Fabien Fernandez, écologue bénévole à la LNE « Les excréments de chauve-souris, le guano, sont le meilleur fertilisant au monde »
En savoir plus sur nos actions en faveur de l’environnement et de la biodiversité
Nous contacter pour un accompagnement en préservation de la biodiversité.